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Tendances aux législatives : Taux, régions et genres

Le taux de participation au vote lors des dernières élections législatives s’élève à 41.9% d’après les derniers chiffres publiés par l’Instance Supérieure Indépendante pour les Elections. Ce taux est inférieur à celui enregistré lors du premier tour des élections présidentielles anticipées qui s’est déroulé le 15 septembre 2019.

La circonscription de Ben Arous a enregistré le meilleur taux de participation (50.2%) alors que le taux le plus faible a été relevé à la circonscription de Kasserine (28%).
Sur un autre plan, l’augmentation du nombre d’électeurs avant les élections présidentielles et législatives n’a pas eu l’impact escompté. En témoigne l’augmentation du taux d’abstention par rapport aux élections de 2014 et aux municipales de 2018.

Les chiffres montrent également que les taux de vote sont plus importants dans les régions les plus favorisées en termes de développement dont notamment le Grand-Tunis et le Sahel. Ces taux restent moins importants dans les régions intérieures, ou la classe politique peine toujours à mobiliser l’électorat.


Une crise de confiance


La circonscription de Kasserine a enregistré le taux de participation le moins faible lors de ces législatives, un constat prévisible pour les analystes qui imputent cette abstention au fait que les jeunes ont perdu toute confiance aux politiques et pensent que leur vote ne changera jamais la donne dans leur région touchée par de nombreux problèmes dont l’absence du développement, le chômage et le terrorisme.

Idem pour des régions comme Kairouan (29.3%), Jendouba (29.5%) ou Sidi Bouzid (32.58%) qui sont dans la même situation.
 
Par ailleurs, les circonscriptions de Sfax 1 et Sfax 2 enregistrent des taux de vote relativement élevés parce que l’électorat de cette région ne considère pas l’emploi comme une priorité absolue et veut plutôt avoir plus d’influence dans la prise de décision politique parce qu’il pense que sa présence sur la scène politique ne reflète pas vraiment le poids économique de leur région.
 
Au Sahel, le taux de vote est élevé par rapport à ceux enregistrés dans les régions intérieures et cela s’explique par le fait que plusieurs politiques influents sont issus de cette région et veulent conserver ce statut.

Par ailleurs, le Grand-Tunis qui représente le plus grand rassemblement urbain du pays, enregistre, logiquement, les meilleurs taux de vote vu que cette région est le cœur du pouvoir et le centre de la décision politique. Sa population est plus ouverte tant sur le plan social que démographique et a également un pouvoir d’achat plus élevé.


Les hommes dominent l’électorat


Les chiffres publiés par l’ISIE montrent que 64% des électeurs ayant participé au vote sont des hommes contre 36% seulement pour les femmes et cela s’explique par l’hégémonie des hommes sur la vie politique. En témoigne le nombre très réduit des femmes qui ont été désignées têtes de listes alors que la loi électorale prévoit une parité parfaite.


Les jeunes et les élections ne se croisent pas


Les données de l’ISIE indiquent que le taux d’abstention chez les jeunes entre 18-25 ans est très élevé. En effet, seuls 5% des électeurs de sexe masculin de cette tranche d’âge ont voté  lors des dernières législatives contre 4% pour les électeurs de sexe féminin. Ces taux passent à 20% pour les hommes et 13% pour les femmes pour la tranche d’âge entre 26 et 45 ans.

Ces chiffres prouvent que les jeunes ne s’intéressent pas à la vie politique et ne sont pas séduits par les discours politiques.

Par ailleurs, les électeurs ayant 45 ans ou plus représentent une classe plus chevronnée et leurs voix constituent le vrai baromètre déterminant le poids politique des différents partis. Cette classe est composée globalement d’adultes chefs de familles dont les choix dépendent généralement d’un souci de conserver leurs intérêts économiques et ils sont donc les électeurs qui prennent le moins de risques.